Sérénade
Tu me fais chanter toi
Qu’est-ce que t’as pour parler sans les mots
Passerelle indéchiffrable
ondes animées
Langue incarnée
Silence
Entre chiens et loups
Possible espace
Larmes de pluie bruissement de cils
Armes brouillards lune rousse et soleil noir
Serre le poing joue du non
A coup de bruit à coup de cris à coups de rien
A couper le soufflé
Y a quoi dans ton cœur
A s’en lécher les doigts
Goût du miel du bout des lèvres étrangement on la comprend
Languissement langue étrangère
Et familière
Pour qui sont ces mouettes qui tempêtent sur les côtes
Toi tu nous parles
Tu parles à tes potes tu parles
Tu parles à leur vie tu parles à leur place
On te regarde pas on se regarde
Pas à pas mot à mot
Bouche à bouche et œil pour oeil
Notre silence résonne
Dans le ciel et sur la mer
Seul à seul et tous ensemble
Chacun son souffle chacun son arme
Chacun sa voix chacun son âme
Hommes loups hommes chiens
dignités bafouées paroles étouffées
palpite la haine gronde la révolte
Chantent les pinsons
Il est temps de dire non
inégales inégalités pauvre culture pauvre mât de la patience brisé
comme un navire gouverné par la peur qui va sombrer
Vogue le navire coule le radeau ciel rouge et soleil noir
loups de mers harassés
horizon vague espoir
Griffent la terre et tapent le ciel
tous ces serpents qui sifflent dans nos têtes
dansent sept fois dans nos bouches
Et de l’inéquitable
Qu’ils scandent qu’ils scandent leur nom
Et qu’ils chantent à l’unisson tout ce que nous voulons
A coups de mots à coups de griffes à coups de cris
A coups de pinceaux de pierres et de drapeaux
Que les chercheurs cherchent et que les poètes chantent
Il est un temps où il est temps de dire non