Mélodie des Choses c'est aussi des mots, une voix.

Escales poétiques, la prose d’Anahita Gohari vient

Ses mots durs mais justes vous emmènent vers le prochain périple,
doucement bercés par les improvisations de Cymbalum, Kora et Violon.

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Soir désespoir au murmure d’un cœur lourd
Dormir dormir
Bat le sang dans mes tempes mes cils mes yeux
Dormir dormir
Un mouton dix moutons mille moutons
Dormir dormir
Souffle l’appel du miroir
Dormir

Réveil amer au cœur de la nuit
Poupée chiffonnée
Articulations tendues désarticulées
Palpitations
mes pantins se moquent
Souffler respirer me lever et scruter

L’abîme où se reflètent sombres les ombres de mon visage

Reflet trop reflet escroc
cliché trop psyché Saleté
J’vais te casser

Désir dérisoire
Envies capricieuses
Dépenses, dé-penses
Panne des sens

Soir désespoir au murmure d’un cœur lourd
J’ai froid j’ai trop froid et j’ai la vie qui grince
Et la nuit de lâcher dans un cri
Peux pas veux pas ose pas
Me regarder en face

Poussière poussière
Mât de mon âme maté
Désinfecté, stérilisé, pasteurisé
pas de camarades bêtises constructions ni de batailles de boue ébouriffées
heveux hirsutes et guenilles mouillées
les petits bateaux

Dormir je veux dormir
dérive nage grelotte
M’connais pas connais connais pas combat connais pas
J’ai tout avalé Maman j’ai envie d’ vomir
Et d’ rentrer dans tes bras

Appartement témoin de mon cœur glace
Dormir dormir cœur aime par cœur écoeure tout
Par coups
tout à coups
Partir partir partir
Non ce n’est pas ce que je veux dire
Dormir

Soir désespoir au murmure de mon coeur
chuchotis d’une nuit salée
qui bercent en disant
Paupière se pose paupière repose
En paix
jusqu’à demain

Matin
Soleil vif Parfum de pluie
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Sérénade
Tu me fais chanter toi
Qu’est-ce que t’as pour parler sans les mots

Passerelle indéchiffrable
ondes animées
Langue incarnée
Silence

Entre chiens et loups
Possible espace
Larmes de pluie bruissement de cils
Armes brouillards lune rousse et soleil noir
Serre le poing joue du non
A coup de bruit à coup de cris à coups de rien
A couper le soufflé

Y a quoi dans ton cœur
A s’en lécher les doigts
Goût du miel du bout des lèvres étrangement on la comprend
Languissement langue étrangère
Et familière

Pour qui sont ces mouettes qui tempêtent sur les côtes
Toi tu nous parles
Tu parles à tes potes tu parles
Tu parles à leur vie tu parles à leur place
On te regarde pas on se regarde

Pas à pas mot à mot
Bouche à bouche et œil pour oeil
Notre silence résonne
Dans le ciel et sur la mer
Seul à seul et tous ensemble
Chacun son souffle chacun son arme
Chacun sa voix chacun son âme

Hommes loups hommes chiens
dignités bafouées paroles étouffées
palpite la haine gronde la révolte
Chantent les pinsons
Il est temps de dire non

inégales inégalités pauvre culture pauvre mât de la patience brisé
comme un navire gouverné par la peur qui va sombrer
Vogue le navire coule le radeau ciel rouge et soleil noir
loups de mers harassés
horizon vague espoir

Griffent la terre et tapent le ciel
tous ces serpents qui sifflent dans nos têtes
dansent sept fois dans nos bouches
Et de l’inéquitable
Qu’ils scandent qu’ils scandent leur nom
Et qu’ils chantent à l’unisson tout ce que nous voulons

A coups de mots à coups de griffes à coups de cris
A coups de pinceaux de pierres et de drapeaux
Que les chercheurs cherchent et que les poètes chantent
Il est un temps où il est temps de dire non
Extrait Audio(Vos avis sur SoundCloud)
Non ce soir nous n’irons pas danser
Non nous n’irons pas danser

Nous resterons là nus
et nous écouterons
le silence
murmurer l’appel souffler les larmes étouffer les cris
Pas de pas pas de danse pas de tango
De moi à toi de tempe à tempe
Ce soir Nous regarderons le monde
En face

Mon ciel nous le déshabillerons et ce soir
Pas de mousse pas de bruit pas de pluie
Juste la vaillance de regarder le monde
En face
Glisse ton œil à travers le hublot
Et murmure des nouvelles du pays

clair comme lune pas de vague pas de brume
murmure moi les hommes les eaux la bourse
susurre moi enfants école ressources

1, 2, 3 soleil
rêver, aimer, choisir,
pareil ?
Goûter, Gribouiller, batifoler
Pareil ?
Choisir sa vie, atteindre son but, mener sa barque,
Pareil ?

Travailler gagner décider habiter préférer accoucher désirs loisirs plaisir devise démocratique
théorie ou pratique ?

T’as bien regardé dis ?
Descend d’ici et dis t’as bien regardé ?
Vie décente
D’ici et d’ailleurs d’ailleurs et d’ici
Tous pareil ?

Scrute de ta coque
Chante l’horizon
Parle du soleil et s’il est noir
Jure qu’il est noir
Croix de bois croix d’espoir

Tu vois tout tu vois l’ivresse tu vois l’empire
théâtre de pouvoir
Jongleries sur les planches
hypocrites baladins
forces déguisées
masques d’égalité
Pièce mal distribuée.

Alors ce soir nous n’irons pas danser mon ptit ce soir
Pas de houle pas de foule pas de bruit ni de crachin
Face à face toi et moi
insondable
Nous regarderons le monde
En face